Ateliers de slam avec le collectif bruxellois "Slameke" pour les 4EQ
Les élèves de la classe de 4EQA de Madame Siraux ont participé à des ateliers de slam avec le collectif bruxellois "Slameke". Ils ont ainsi pû découvrir comment écrire, construire ce style poétique et musical et ont fini par composer leur propre texte. Le thème choisi par les élèves était "La violence conjugale".
Slam sur la violence conjugale – 4EQA, classe de Madame Siraux
Assis au bord de ma fenêtre, le bruit m’embête. Je les vois dans leur cuisine, entre deux chaises sous la table. Elle se cache, a peur de lui. Il n’est pas là pour lui lire une fable mais pour se défouler, sale alcoolique ! Je suis impuissant face à cette situation. Devrais-je en parler ? Cela fait quelques mois que la relation s’est dégradée… Il a appris qu’elle était enceinte, pas de chance pour le bébé… Ce soir, Marc a vidé l’absinthe. Il lui met une claque, la couche sur le clic-clac. Elle le repousse donc il prend un cric et puis clac! Ce n’est pas l’entracte mais la fin du spectacle !
Enfant défavorisé, 7 ans dans l’obscurité. Ma mère m’a déçu à force de rester dans l’obscurité de mon père : alcool, drogue, avenir flingué. Enfant dans l’incompréhension, un père dans l’arrestation. Libéré, délivré, retour en arrière, attaché, baffé, enfant choqué. Ma mère, ma seule issue de guerre. Voisin choqué, enfant baffé. Avenir répétitif sans issue de guerre par ma mère, enfant déglingué par son père flingué.
Mes yeux s’ouvrent, des bruits sourds, un claquement de porte puis des cris. Je me lève, descends les escaliers. Maman crie et pleure. J’ai peur. Encore ?! Pourquoi à ma mère ? Je ne sais pas quoi faire. Je suis assis, j’écoute et pleure, le poing serré, le cœur lourd, je décide de descendre une nouvelle marche. Les larmes continuent de couler, mon cœur bat de plus en plus vite. Pause ! Et si c’était un jeu ? Du haut de mes 15 ans, je descends ces escaliers, j’ouvre la porte : « Maman ! ». Le regard vers les assiettes cassées, la télé fissurée, mon cœur va tomber. Ma mère est à terre et me regarde en pleurs. Ce qui me « sert » de beau-père me fixe. Pas un mot pendant des dizaines de secondes. Je me rue vers lui, un couteau dans la main. Ce couteau qui trainait sur la table, qui sert à couper le pain. Mon regard est assassin. Maman ne souffrira plus jamais, ne pleurera plus jamais. Maman, lève-toi ! C’est fini, un poids en moins, un sourire en plus. Le début de NOTRE histoire, c’est aujourd’hui. On ne souffrira plus maman. Je t’aime.